Des GAFA aux BATX (l’équivalent chinois), les géants de la technologie contribuent grandement à la transformation radicale de notre monde. Face à la digitalisation, générant un nombre croissant de données, à l’avènement de nouvelles technologies, et à la mondialisation entraînant une concurrence plus féroce que jamais, les règles du jeu changent à vue d’œil, à un rythme que nous n’avons probablement jamais connu auparavant. « Les entreprises n’ont pas le choix et doivent évoluer si elles veulent survivre et prospérer », explique Yves Reding. « Nous vivons une période extrêmement intéressante sur le plan anthropologique, social, économique, culturel et politique. Et si nous regardons de plus près, nous remarquons qu’à bien des égards, ces transformations sont similaires à celles des Première et Seconde Révolutions Industrielles ».
Les données, l’or noir du 21ème siècle
En effet, la Première Révolution Industrielle qui se caractérise principalement par la démocratisation de la vapeur et du charbon, et la Seconde qui a mis l’électricité et le pétrole à portée de tous, ont toutes deux profondément redéfini la structure de la société dans laquelle nous vivons, ainsi que les modèles sociaux et politiques qui ont inévitablement entraîné une modification des valeurs humaines… « L’histoire montre que lorsque des géants émergent et prennent le contrôle des ressources pour les exploiter dans un environnement non régulé, des crises se produisent ; raison pour laquelle de nouvelles régulations sont nécessaires, telles que des lois antitrust, etc. » souligne le CEO d’EBRC.
Une situation similaire se produit actuellement avec des géants de la technologie qui utilisent des ressources et exploitent des données. Fort heureusement, le Parlement européen et la Commission européenne ont entamé les débats sur la question, comme l’ont, par ailleurs, fait le Sénat et le Congrès aux Etats-Unis suite au scandale Cambridge Analytica de Facebook. Lors de l’audience du CEO du réseau social, de nombreuses questions ont été évoquées. Peu d’entre elles ont reçu une réponse. « Dans le monde digital, puisque tout est immatériel, il semble que les gens acceptent que leurs ressources personnelles soient exploitées. Le digital est immatériel, il ne peut être touché, ni ressenti. Pourtant, dans le monde matériel, nous considérons comme totalement inacceptable que des compagnies pétrolières puissent polluer l’environnement et exploiter des ressources sans aucune régulation. Les technologies incontrôlées érodent les piliers de notre société, de la santé et la vie privée à la démocratie et aux relations sociales. Des changements de mentalité ainsi que dans l’éducation et dans l’instruction sont indispensables », souligne Yves Reding. D’après lui, le monde d’aujourd’hui est mû, conduit par la technologie et dominé par de grands acteurs, sans contreparties… du moins jusqu’à présent.
Pour une « Technologie Socialement Responsable »
Le RGPD (Règlement Général sur la Protection des Données) et la Directive NIS (Sécurité des réseaux et des Systèmes d’Information) à transposer dans les droits nationaux pour mai 2018 procurent à l’Europe un avantage concurrentiel dans un contexte marqué par les récents scandales liés à la confidentialité des données, la question des « fake news », et même la manipulation des élections américaines. En matière de protection des données, l’Europe est devenue pionnière, et citée comme référence par des sénateurs et députés américains qui, il y a encore quelques semaines à peine, restaient sceptiques quant à ces nouvelles réglementations visant à protéger les utilisateurs. Il s’agit là d’un changement de paradigme complet, étant donné que ces initiatives étaient précédemment considérées comme des contraintes économiques entravant les affaires. La mise en place d’une agence américaine pour la protection des données a récemment été évoquée pendant les débats, alors que la France a créé la CNIL (la Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés) il y a plus de 40 ans, en janvier 1978. « Nous entendons souvent dire que l’Europe est en retard par rapport aux Etats-Unis et à la Chine, mais tout dépend du point de vue. Si l’on considère les questions de la protection des données et du respect de la vie privée, notre continent est clairement en tête », ajoute le CEO d’EBRC.
D’après Yves Reding, « la nature humaine n’acceptera pas la destruction de la vie privée, car il s’agit de l’un de ses droits fondamentaux ». Le concept a également été utilisé récemment pour justifier la prochaine mise en œuvre du RGPD. À cet égard, le CEO préconise une technologie socialement responsable qui protégerait et développerait les valeurs humaines plutôt que de les exploiter sans aucun contrôle et sans aucune éthique. « Nous devons désormais nous réveiller et adopter une nouvelle mentalité. Premièrement, nous devons avoir une « hygiène numérique » irréprochable. Et cela ne concerne pas que le monde des entreprises. L’hygiène numérique et la sensibilisation aux risques doivent permettre d’atteindre une cyber-sécurité optimale. Il faut que cela devienne un réflexe pour tous, au jour le jour, comme pour l’hygiène physique. De ce fait, il s’agit d’un enjeu non seulement sur un plan national mais également à l’échelle de l’Europe. Dès lors, les entreprises doivent travailler en étroite coopération avec des partenaires locaux, des entités gouvernementales telles que SMILE au Luxembourg, et des autorités de régulation. La confiance et la responsabilité sociale sont ancrées dans l’ADN d’EBRC, qu’il s’agisse de nos Data Centres « verts » et ultra-performants, de dernière génération, ou de nos valeurs et de notre conduite des affaires, en interne et en externe. La protection des données de nos clients constitue notre cœur de métier. A travers la communication, en participant à l’élaboration et la promotion de nouvelles normes, nous nous efforçons de promouvoir une technologie socialement responsable et de construire un monde cyber-résilient », conclut Yves Reding.